Alfred Richard, Mener la bataille de la décarbonation.

Alfred Richard, Mener la bataille de la décarbonation.

Enfant parisien, Alfred Richard grandit dans un environnement qui le forge : 

« Je suis très proche de ma famille, on a fait pas mal d’aventures. Ça m’a rendu sportif et compétiteur. »

À l’issue de son bac, Alfred Richard rejoint une classe préparatoire qui lui permettra d’intégrer l’école Polytechnique. Dès sa rentrée, il fait le choix de la discipline : 

« En rentrant à l’X, qui est une école militaire, j’ai eu l’opportunité de sortir de ma zone de confort en réalisant un stage d’un mois à l’armée. Une expérience après laquelle nous pouvions décider ou pas de réaliser les sept mois suivants dans l'armée.

J’ai décidé d’intégrer la Légion étrangère en tant qu'officier chez les parachutistes à Calvi. Et c'était une expérience humaine parce que les légionnaires sont des personnes absolument fascinantes. »

« Être officier de Légion, c'est intégrer un monde de rigueur et de discipline. C’est de loin l'expérience la plus folle que j'ai faite de ma vie pour le moment. »

Là-bas, Alfred Richard se révèle. La rigueur, il a ça dans le sang : 

« Je me suis bien adaptée à la rigueur. Évidemment il y a des éléments qui semblent débiles, quand on nous demande de répéter la même chose 15 fois… Mais finalement, nous savons pourquoi on le fait, pour le collectif, pour des enjeux plus grands que nous. »

La discipline de l’armée se traduit aussi par l’emploi du temps de l’officier : 

« À la Légion, on se lève à 6h, on fait un footing à 7h de 15 kilomètres. Ensuite, on a une cérémonie du drapeau. Après, soit j’étais en instruction, soit j’étais en formation, soit j'accompagnais des légionnaires sur leur formation de tactique, leur formation de combat, leur formation de santé. 

Le soir, on est obligés de rester au bar de la compagnie dans laquelle on est, avec le capitaine, etc… Ce quotidien, c'est quand on se trouvait sur la base. 

Sinon, quand je suis parti en terrain, j'ai passé le diplôme de parachutiste, j'ai fait du combat urbain… »

A l’issue de cette expérience, Alfred Richard reprend son parcours : 

« Je suis arrivé à L'X en avril. Pendant deux ans et demi, j’y ai vécu la camaraderie à nouveau. La camaraderie, ça, j'y tiens. Je l’ai vécu à la Légion, à l’école. J’ai toujours été le délégué qui organise des événements de groupe. Je me mets dans des associations qui me demandent pas mal de travail, mais j’adore ça, parce que j'aime organiser des événements pour les autres et m'investir. »

En parallèle de ce parcours d’ingénieur, Alfred Richard est aussi entrepreneur dans l’âme : 

« L'envie d'entreprendre, elle était là depuis toujours. Quand j’ai dit à mes amis il y a un an que je lançais ma boîte, ils m'ont dit “Mec, tu nous le dis depuis la cinquième”. Moi, j'avais un peu oublié, mais je crois que j’avais quand même cet esprit d’entrepreneur sans m'en rendre compte.

J'ai tout de même fait un stage d'ingénieur pour voir ce que c'était, mais ça ne me correspondait pas. Rapidement, je me suis spécialisé avec quelques cours d'entrepreneuriat et ça me plaisait de devoir rassembler plein de pièces du puzzle. »

Afin de compléter son parcours d’ingénieur, Alfred Richard rejoint le master X-HEC entrepreneurs. Là-bas, le projet Nelson se lance progressivement. 

« En septembre, à la rentrée du master, j'ai rencontré Julien Bou Abboud qui lui a fait SupAero. Nous sommes tous les deux ingénieurs, et nous voulions tous les deux entreprendre dans la transition énergétique. 

On s'entendait bien puisqu’on parlait le même langage. De mon côté, je connaissais très bien Inès Multrier et Octave Locqueville, qui sont aujourd’hui les deux CTO de Nelson.

En décembre, je dis à Julien « On pourrait se mettre avec eux, faire une équipe de quatre pour aller à Berkeley ». À ce moment-là, on a aucun projet précis en tête. 

Tout ce qu’on sait, c’est qu’on veut mettre nos compétences au service de la transition énergétique. »

En février, les quatre amis partent pour Berkeley. 

« Le point de départ de notre réflexion, c'est l'électricité, sa gestion, et les futurs points de consommation que sont les voitures électriques. L’idée de base, c’était le pilotage intelligent de la recharge des véhicules. 

Une fois aux Etats-Unis, on a rencontré beaucoup de monde, des professeurs, des experts… 

C’est alors qu’on a commencé à réaliser qu’avant d'aller optimiser l'électricité, il faut déjà accompagner la conversion de l'essence vers l’électricité. C'est comme ça que Nelson est né. »

Mais alors, contre quel problème lutte Nelson ? 

« Aujourd'hui, on s'adresse aux entreprises qui ont une large flotte de véhicules. 

Elles sont obligées de mettre en place des stratégies de décarbonation, et pour ça, la mobilité fait partie de leurs priorités. 

Ces entreprises sont obligées d'électrifier leurs flottes pour s’adapter aux réglementations, mais aussi aux exigences de leurs donneurs d'ordre, leurs clients, leurs investisseurs, les COMEX, les boards… Parce que tout le monde voit la décarbonation comme un enjeu à long terme important. » 

« Passer à l'électrique, c'est complexe. Il faut identifier les bons collaborateurs, se familiariser avec un nouvel écosystème… Cela implique également de contrôler une nouvelle architecture de coûts car à la location, les véhicules électriques sont plus chers. De surcroît, même si l'électricité est moins chère, les prix de recharge varient du simple au quintuple selon l’endroit où on recharge. Donc, finalement, il est complexe d'identifier les usages. C'est ce problème qu'on vient résoudre avec Nelson. » 

L’équipe s’est désormais structurée : 

« Maintenant, je suis le CEO de Nelson. Je m'occupe de toutes les dimensions sales, stratégie et financement. Aujourd’hui, après huit mois, on est chacun chargé de ce qui nous épanouit le plus, où nous sommes performants. C’est un socle très solide dans notre équipe. » 

« J'ai envie d'être sûr de travailler pour des enjeux de transition.

Aujourd'hui, il y a plein de batailles, l'impact devrait être partout. Mais il n’y a pas qu’un enjeu de décarbonation, il y a plein de batailles hyper importantes à mener : de famine dans le monde, d'égalité des sexes… Nous, la bataille que nous avons décidé de mener pour le moment, c'est celle de la décarbonation. » 

Pour clore notre entretien, nous avons questionné Alfred Richard sur sa vision de l’entrepreneuriat : 

« Aujourd’hui, selon moi, l’humain est le plus important. Lorsque j’ai rejoint le master X-HEC, je savais que je voulais monter une entreprise, et j’ai réalisé que le seul truc qui compte, c'est d'avoir la bonne équipe.  

J’ai envie qu'on ait une grosse équipe, que tout le monde soit meilleur que nous partout, pour tirer tout le monde vers le haut. Moi, j’ai la fibre entrepreneuriale cliché de celui qui a plein d’idées et qui a la tchatche. Mais l’identité de chacun est nécessaire pour faire avancer une entreprise.

D’ailleurs, je suis CEO de Nelson, Julien est COO et de façon assez originale, Ines et Octave sont tous les deux CTO, ce qui est assez rare. Ils sont deux car ils sont complémentaires dans la manière d'aborder la tech. Il faut faire confiance à l’humain !” 

Portrait réalisé par Dare Society.