Antoine Jochyms (Open Politics) : raviver la confiance envers la politique

Antoine Jochyms, Raviver la confiance envers la politique 

Dans le tourbillon de ses engagements à la frontière de l'entrepreneuriat et de la politique, Antoine Jochyms incarne une force inspirante, à la croisée des chemins. Avec ses multiples casquettes, il démontre avec passion que la politique peut être l'instrument du changement, et que l'engagement citoyen est à la portée de tous.

Pendant ses années d'études à l'ESSEC, Antoine Jochyms a amorcé son engagement associatif en intégrant Les Déterminés, un programme d'accompagnement à l'entrepreneuriat initié par Moussa Camara : « J’y ai trouvé l’équilibre parfait que je recherchais entre les start-ups, l'entrepreneuriat et les enjeux sociétaux. Ce qui aurait pu être une expérience de six mois s'est finalement transformé en une aventure de plus d'un an et demi ! »

« Je me rappellerai de cette phrase de Moussa qui disait Le train ne passe qu’une fois, on le prend !Il faut savoir saisir les opportunités, même si ça demande du courage parfois. »

En parallèle, Antoine Jochyms rejoint Sciences Po pour y accomplir son master en politique publique. 

« En intégrant Sciences Po, j'avais pour ambition de développer mes connaissances en sciences sociales, un domaine que je n'avais pas eu l'occasion d'explorer lors de mes études en école de commerce. À cette période, j'étais attiré par l'entrepreneuriat social, et Sciences Po est apparu comme le liant idéal. »

En 2021, guidé par sa passion pour la politique, alors qu’il poursuit son cursus à Sciences Po, Antoine Jochyms se lance dans une nouvelle aventure associative en créant Open Politics. 

« J’ai lancé Open Politics avec mon acolyte Jasser Jebabli, en partant de plusieurs constats :

Premièrement, avec Jasser, on s’était chacun engagés en politique, et nous avions tous les deux détecté différents obstacles à l’engagement en politique : le manque de connaissance des codes, des outils, et du réseau

Deuxièmement, les partis politiques ne jouent plus leur rôle : à la fois de producteur d'idées mais aussi de formation.

Troisièmement, on a pu observer ce qu’il se passait aux Etats-Unis : la naissance de structures hors parties qui accompagnent les candidats.

Quatrièmement, autour de nous on avait des connaissances qui souhaitaient acquérir des outils politiques sans prendre d'étiquette partisane. »

« À partir de ces observations, nous avons créé Open Politics, un incubateur politique. C'est une formation à l'engagement politique qui est totalement gratuite pour permettre au plus grand nombre de participer à la formation, et ce de façon apartisane. C'est-à-dire que nous sommes indépendants de tout parti politique et que nous recevons des politiques de la gauche, du centre et de la droite. Nous nous inscrivons dans cette démarche car c’est l’option la plus challengeante intellectuellement et politiquement la plus intéressante. »

L’objectif d’Antoine et de Jasser est de faire d'Open Politics la première école de formation à l'engagement politique en France, gratuite et apartisane, afin de revitaliser la démocratie représentative. Il est convaincu que la politique est un outil qui permet vraiment de faire bouger les choses, de faire porter ses idées.

« L'objectif, c’est de doter les participantes et participants des codes du métier : nous formons à la prise de parole en public, à la stratégie de campagne, à la communication politique, aux sciences politiques. Les intervenants, ce sont des ministres, des élus, des députés, des stratèges, des communicants, des journalistes, des profs de sciences politiques, des lobbyistes, des activistes… »

Depuis deux ans, Open Politics a formé près de 200 personnes de tous horizons : « Notre souhait est de faire émerger une nouvelle génération, capable de susciter l'espoir, qui n'est plus là. Plus de 75 % des Français ne se sentent pas ou ne se sont jamais sentis représentés politiquement. Il y a une fatigue démocratique très pesante, notamment chez les jeunes. »

« Nous souhaitons former des générations politiques selon trois grands principes :

  • D’abord, la nuance. Car la radicalité est une faiblesse de l’esprit. Il faut avoir le courage de la nuance comme le dit Jean Birnbaum. 
  • Nous essayons de former des gens qui ont chevillé au corps l’intérêt général. C’est ce qui doit guider nos politiques.  
  • Enfin, nous essayons de transmettre le goût du temps long. Il faut gouverner en ayant en tête la prochaine génération, la France de demain. Gouverner avec vision à court terme, c'est une folie. »

« L’idée est de former les cadres et les garants de la démocratie de demain. Ce n’est que le début. »

Aujourd’hui, en complément de cet engagement, Antoine Jochyms est aussi salarié chez Microsoft, où il assure le développement des relations du géant auprès de l’écosystème startups. 

Combiner cette double activité, entre responsabilités associatives et salariat, ne relève pas de l’impossible, selon lui : « Je trouve que c'est largement faisable. Quand on a l'envie, que nous sommes persuadés qu'il y a un problème à résoudre dont nous avons une partie de la solution, ça motive. C’est un engagement, une vision. »

« Avoir une carrière en dehors de ses engagements, je trouve que c'est une force, car ça permet d'avoir du recul, de mobiliser un réseau, d'avoir d'autres visions. »

Ce challenge, Antoine Jochyms reconnaît aussi l’avoir relevé grâce au collectif : « Le fait d’être deux nous a aidé à nous en sortir entre le salariat et le projet. Car avec Jasser nous avons  créé une harmonie forte. On se comprend et on exécute très vite. Nous sommes alignés en termes de valeurs et de vision. Maintenant, on a une équipe qui va nous permettre de décupler le développement et l'impact d’Open Politics tout en gardant l’adéquation avec une carrière de salarié. »

Pour clore cet entretien, nous avons questionné Antoine Jochyms sur ses aspirations plus personnelles : « Mon objectif personnel c’est de prendre du plaisir, car autrement ça ne marchera pas. Parfois tu te lances sur un projet pour l’idée du projet et pas le projet en lui même et au final ça ne fonctionne pas car tu n’as pas de motivation intrinsèque. La motivation extrinsèque ne dure que 3 semaines. Mon objectif est de m’épanouir intellectuellement, d’apprendre, de nourrir ma curiosité, tout en restant focus. Me sentir utile, essayer de changer les choses à mon niveau. Là, je serai comblé. »

Portrait réalisé par Dare Society