Dans un monde qui va vite, c'est un challenge de s'adapter aux modes de consommations et répondre aux besoins durablement
En pleine inflation mondiale, les modes de consommation évoluent rapidement pour s’aligner sur les besoins des consommateurs. Ces changements impactent directement tous les secteurs, notamment l’agroalimentaire. Pour une entreprise comme Danone, ces variations sont plutôt une opportunité d’évoluer, de répondre encore mieux aux besoins des agriculteurs, des distributeurs et des consommateurs.
Gabriel Fonteneau est issu d’une famille d’agriculteurs, producteurs laitiers et coopérants agricoles. Sa première rencontre avec Danone s'est faite par le biais des Danettes comme beaucoup de français. Mais c’est plutôt le discours à HEC d’Emmanuel Faber, ancien dirigeant de Danone, qui a eu un écho singulier pour lui. Pour cette entreprise du CAC 40, le double projet économique et social résonne singulièrement avec les préoccupations des jeunes diplômés .
C’est alors il y a un an, à la sortie de son parcours étudiant, qu’il rejoint cette entreprise à renommée mondiale. Issu d’une génération qui ne parle que French Tech, start-ups innovantes et licornes, le choix d’un grand groupe patrimonial n’allait pas de soi. L’intérêt des grosses entreprises pour les jeunes actifs a pris un coup depuis que se lancer dans le monde des start-ups offre la promesse d’un parcours professionnel plus impactant.
Mais pour Gabriel Fonteneau, à l’opposé des idées préconçues, son rôle est passionnant. Il travaille en tant que Chief of Staff pour Véronique Penchienati, CEO International de Danone qui pilote près des trois quarts de l’activité du groupe.
« Ma mission n’est pas de prendre des décisions à sa place. Je dois plutôt permettre la prise de décision, avec les bonnes personnes, les bonnes informations et le bon timing. C’est vraiment un rôle de catalyseur.»
Être dans un grand groupe international qui fonctionne 24h/24h, avec des usines qui tournent tout le temps, implique d’être toujours attentif à ce qui se passe dans le monde. Très souvent, cela a des implications pour le groupe, et il faut être capable de savoir réagir.
« Par exemple, avec l’inflation les modes de consommation dans l’alimentaire se transforment brutalement ce qui pose beaucoup de questions et d’incertitudes sur l’après : quelle sera la nouvelle norme ? Cette incertitude là nous oblige à repenser nos fondamentaux : savoir où est-ce qu’on apporte vraiment de la valeur, comment on fixe un juste prix, comment on propose des produits de haute qualité de manière abordable, etc. »
Cette grande organisation nécessite d’embarquer tous les salariés sur les valeurs du groupe Danone. Cela nécessite d’adhérer à la façon dont fonctionne l’entreprise, de comprendre les choix et décisions. C’est un travail qui a commencé il y a 50 ans et qui est toujours autant d’actualité.
« Notre double-projet a été ébauché par Antoine Riboud dans son discours à Marseille devant le patronat français, discours dont on a fêté les 50 ans cette année. Il formalisait son projet d’entreprise portant des objectifs économiques et sociaux, l’un se nourrissant de l’autre. Cet ADN fort est au cœur de notre raison d’être, apporter la santé par l’alimentation au plus grand nombre, qui s’est traduite à la fin des années 1990 par le recentrage de notre portefeuille de marques vers l’alimentation santé pensée par Franck Riboud. On s’est séparé de certaines catégories de produits pour se recentrer sur une alimentation saine au quotidien. Cela permettait de développer une vision cohérente de l’ensemble de ces catégories. Cet héritage est une chance incroyable car Danone est identifiée comme une entreprise leader sur ces dimensions. »
Grâce à l’identification claire de l’entreprise, leurs engagements sont plus pertinents et plus frappants. C’est alors évident pour eux de s’engager sur des projets plus conséquents.
« Historiquement et culturellement, nos principes sont forts et identifiés. Mais c’est une vraie exigence de les faire vivre : nous sommes en passe d’être certifiés B Corp à 100%, Danone est une société à mission, nos émissions de CO2 sont auditées par le CDP tous les ans. Toutes ces parties prenantes externes garantissent un niveau d’exigence élevé sur des dimensions clés de notre double-projet économique et social. Surtout ce sont des engagements qui sont vraiment différenciants des autres entreprises d’une échelle comparable à la nôtre. »
Cependant, ces labels ne constituent pas en soi une réponse aux attentes des consommateurs. Il est aussi primordial de comprendre les innovations alimentaires pour toujours mieux répondre aux besoins et demandes. C’est par le biais de partenariats ou d'investissements que Danone est toujours à l’heure des innovations.
« Nous sommes engagés au sein de coalition d’entreprises, rassemblant des acteurs de notre secteur, mais aussi des clients et fournisseurs, afin de partager nos initiatives respectives en matière d’innovation et de sustainability notamment pour en maximiser l’impact.
Nous nous intéressons aussi aux entreprises et aux start-up qui innovent. L’enjeu étant d’avoir une compréhension claire des évolutions des modes de consommation. On suit évidemment de près les catégories où l’on opère comme les eaux, les produits laitiers, les produits à base de protéines végétales. Et au-delà, aux entreprises qui portent une raison d’être qui résonne avec notre double-projet économique et social. »
Si tous leurs engagements sont précisément réfléchis, c’est aussi pour pouvoir toujours agir dans le futur et dans le respect de ce qui nous entoure.
« Tout ce qu’on fait doit être pensé dans un contexte global. Le premier enjeu est de construire une filière alimentaire durable, qui préserve les écosystèmes et qui garantit la pérennité de la filière agricole. Quand on parle d’agriculture, nous savons déjà que nous ferons face dans quelques décennies aux conséquences du réchauffement climatique mais nous ne connaissons pas encore la portée de ces bouleversements. Le second enjeu est de concevoir des produits sains et durables à la fois – aussi bien sur le plan de la matière première et sur le plan nutritionnel que sur un plan packaging et logistique. »