Gautier ALLARD : rendre l’investissement immobilier rapide et accessible à tous

Gautier ALLARD : son ambition rendre l’investissement immobilier rapide et accessible à tous


« J’ai toujours voulu être entrepreneur, je ne voulais pas rentrer dans un moule, je voulais toujours aller plus loin, c’est une question de caractère et tout le monde ne l’a pas ! »

Dans une interview accordée à Julien LATOUCHE, CEO et Fondateur de DARE SOCIETY, Gautier Allard, Directeur général de ClubFunding est revenu sur l’émergence du crowdfunding dans l’investissement immobilier.  

Gautier ALLARD a commencé sa carrière en travaillant pendant trois ans au sein d’ALTERNATIVA, qu’il présente aujourd’hui comme le « dinosaure du crowdfunding » et qui a d’ailleurs permis, en 2014, la structuration de levées de fonds d’acteurs désormais historiques dans le crowdfunding : WISEED et ANAXAGO. 

En parallèle de son poste chez ALTERNATIVA, Gautier ALLARD avait lancé un projet de financement participatif dans les chevaux de course, milieu dont il était familier. 

« Une partie de ma famille possède un haras et est dans les chevaux de course et je trouvais ça plaisant de se dire que tu pouvais financer à plusieurs un cheval de course et suivre son évolution. J’avais créé un site internet et nommé la société : CrowdHippique. Tout était fait mais finalement ça a toujours été dur de passer le cap et de quitter le salariat pour l’entrepreneuriat même si j’avais un réseau il n’était pas assez défini. Puis j’avais le côté analyste financier, je voyais tous les risques, c’est ce qui m’a freiné. Un conseil, il faut toujours se créer un réseau puis créer la société ».

En 2017, il rejoindra le groupe ClubFunding créé par David PERONNIN et David EL NOUCHI. 

« Au moment où ALTERNATIVA a rencontré des difficultés, David PERONNIN m’a contacté, il souhaitait structurer la partie financière de ClubFunding. De mon côté j’étais de nouveau dans une démarche entrepreneuriale, j’avais monté ma boîte dans le conseil et le développement de PME, un domaine que je maîtrisais et j’avais une légitimité avec mes trois années d’expérience et surtout avec le réseau que je m’étais créé dans les PME. Donc au début sa proposition ne correspondait à mon envie d’entreprendre mais vu que je souhaitais rencontrer des gens et participer au développement de start-up, j’y ai vu une opportunité, je savais qu’il y aurait d’autres activités à faire, je les ai donc rejoints au début en tant que consultant. Dans cette jeune structure, tu pouvais toucher à tout. Finalement, ClubFunding est devenu le client le plus important et je suis passé en fulltime, je n’avais plus de temps pour les autres boîtes ».

ClubFunding, permet le financement d’opérations immobilières soit en partie soit en totalité via l’investissement de particuliers leur permettant de placer leurs épargnes grâce à des tickets minimums de 1 000 euros. L’investisseur va avoir accès à une fiche synthétique sur le projet qu’il est susceptible de financer et sur l’emprunteur (la société) mais également sur les risques qu’il prend.  

« L’objectif a toujours été de simplifier les choses pour les emprunteurs et pour les investisseurs. Côté emprunteur, en trois semaines on est capable de verser les fonds à partir du moment où on a identifié un besoin, contrairement, aux acteurs bancaires qui vont mettre parfois 2 mois avant de donner un accord de financement. Du côté investisseur, on a tout dématérialisé, on peut investir dès 1 000 euros, avec une inscription sur le site en 3/4 clics et un rendement tous les mois sur son compte. Notre véritable innovation, c’est de pouvoir savoir exactement dans quel projet on investit. Nos investisseurs ont un sentiment d’affection attaché au projet dans lequel ils investissent.



Aujourd’hui, la force de ClubFunding, c’est l’importante communauté d’investisseur avec des tickets d’investissement moyen de 5 000 euros à 10 000 euros suivant les projets. ».



Si à l’origine, ClubFunding n’a pas voulu rendre l’investissement accès à partir de quelques euros, la question de le faire est en réflexion actuellement mais sous une autre marque puisque celle-ci est bien identifiée par les professionnels et par les investisseurs.



Malgré une augmentation du prix de l’immobilier par an, ClubFunding réfléchit à deux fois avant de se lancer dans une opération immobilière : 

« Je me souviens fin 2019, notre agrément venait d’évoluer de 2,5 millions d’euros à 8 millions, ce qui nous permettait d’accéder à des opérations plus importantes. Par exemple, dans Paris on achète plus des immeubles à 10 ou 15 millions d’euros. Pour cette opération, il y avait un challenge pour nous de 6 millions d’euros. L’opérateur nous avait présenté un calendrier d’opération sur plus de 24 mois mais nous avait indiqué de manière confidentielle qu’il avait surement des acheteurs et que ça ne devrait durer que 6 mois. Cependant, pour nous rien était sûr, c’était très risqué et pourtant ça nous stimulait. C’était l’opération la plus importante qu’on faisait et qu’il fallait trouver 6 millions d’euros. Alors que d’habitude on met 3 semaines, cette fois-ci on a plusieurs mois à tout analyser, il fallait qu’on se rassure, on a tout épluché et fait plusieurs visites. Finalement, on s’est lancé dans l’opération et tout s’est très bien passé, on a été remboursé au bout de 6 mois.

Pour Gautier ALLARD, les enjeux de ClubFunding sont d’aller encore plus loin dans le Crowdfunding immobilier :



« L’innovation serait de pouvoir identifier et de posséder une fraction d’un actif immobilier. Des sociétés le font un peu mais on pourrait le faire à plus grande échelle sur un segment court terme et un segment long terme. D’ici la fin de l’année on va lancer des opérations de CrowdInvesting. Le climat actuel ne permet plus de s’endetter seul, les investisseurs ont plus de difficultés à acheter de l’immobilier, c’est pour ça qu’il est logique et naturel que le crowdfunding se positionne sur le sujet en rassemblant une poignée d’investisseurs sur des opérations plus importantes à l’aide d’un levier bancaire et ainsi, diminue le risque. Démocratiser l’accès à l’investissement. 

On souhaite également l’internationalisation du groupe en constituant des bureaux dans les pays dans lesquels on a financé des projets : Belgique, Portugal, Espagne etc.  ». 

Portrait réalisé par Julien LATOUCHE.