Maxime GUILLAUD (INSKIP) : insuffler un état d’esprit d’entrepreneur et décupler leur impact

Maxime Guillaud : son ambition, insuffler un état d’esprit d’entrepreneur et décupler leur impact

« Pour moi, entreprendre n’a pas pour finalité de générer des profits mais plutôt de prouver que j’arrive à faire différemment de ce que font les autres, et prenant du plaisir au quotidien, au travail »

Dans cet échange, Maxime GUILLAUD, CEO et Fondateur de INSKIP, société faisant plusieurs millions d’euros de CA, est revenu sur sa vision de l’entrepreneuriat et de la réussite.

Ancien du master X-HEC Entrepreneur et d’une école d’ingénieur, Maxime Guillaud décrit sa formation « à la fois comme une opportunité et un entre soi : il s’agit en effet d’un cursus qui forme des bons cerveaux, mais c’est aussi celle qu’ont suivi une bonne partie des entrepreneurs de la tech en France ». 

Issu d’une famille d’entrepreneurs, avec un père « médecin entrepreneur » notamment, Maxime GUILLAUD a su dès son plus jeune âge qu’il aimait créer des projets pour s’amuser malgré les prédispositions familiales pour la médecine. 

« J’ai grandi avec des gens qui avaient des idées tous les jours et qui résolvaient des problèmes, aidaient des patients, donc forcément, je pense que ça m’a formaté. J’ai aussi un petit côté extraterrestre, j’ai toujours adoré repousser mes limites : monter des projets, des associations, des startups, non pas pour me faire de l’argent, mais bien  parce que je voulais me prouver que ça fonctionnerait, que ça marcherait ».

Dans les années 2000, pendant que ses copains jouaient à la console, et alors âgé de seulement 13 ans, avait déjà créé plusieurs boutiques sur eBay.

« J’avais emprunté 2 000 euros à mes parents pour créer des boutiques eBay. Puis j’ai réussi à les faire fructifier, à m’auto-financer, à rembourser mes parents, etc. J’ai donc été lancé dans l’entrepreneuriat dès mon adolescence et je dois avouer que cette première expérience autodidacte n’y est certainement pas pour rien dans mon envie, quelques années plus tard, d’en faire mon métier.” 

Maxime GUILLAUD a commencé sa carrière en co-fondant TuttiVox, une société de conseil et de développement d’applications web. Il lance en 2012 une activité de média commerce, “thetops media group”, qui développe des marketplaces et des sites de contenu. En 2016, il a créé INSKIP, une société d’accompagnement dans la réalisation de démarches stratégiques d’innovation, de financement et dans la conduite de projets de transformation. Aujourd’hui, INSKIP est déployée sur 3 pays, dispose d’ une cinquantaine de clients (incubateurs, industriels, institutionnels et quelques investisseurs) et accompagne 350 projets par an.

« J’ai vraiment essayé de ne pas monter une boîte de conseil sur le papier. Je voulais faire les choses différemment. Mais parfois, tu es rattrapé par les modèles plus traditionnels, et que les clients connaissent bien. Cela arrive surtout car notre structure évolue et que la croissance est au rendez-vous. Nous ne sommes pas en rupture totale d’un modèle qui existe, ce qui nous contraint à être un peu réalistes sur la structuration de l’entreprise, prendre les meilleures pratiques du conseil, faire de l’innovation incrémentale et se concentrer à faire notre métier vraiment mieux que les autres. Même si on tend forcément vers le métier de conseil auprès d’entreprises, ne venant moi-même pas du milieu du conseil, je n’ai jamais eu l’intention de créer une société qui en aurait l’ADN.     

Moi, ce qui me motive, ce que j’adore, c’est la nouveauté dans notre métier. J’adore débloquer les problèmes des autres. On ne se rend pas compte de la richesse qu’il y a dans les interactions humaines. En aidant les autres, quand tu y mets toute ton énergie, tes idées, tes compétences, ton expérience, ton engouement, et que tu arrives à craquer ce que les autres n’arrivent pas forcément même à percevoir, c’est très grisant. C’est sûrement mon côté fils de médecins ! Et je pense qu’il y a vraiment de ça dans INSKIP, c’est d’ailleurs notre raison d’être, développer un monde le plus entrepreneurial possible avec cet état d’esprit résolument positif ». 

À l’instar d’autres entrepreneurs, Maxime GUILLAUD, exprime qu’il existe une mentalité d’entrepreneur.

« Il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions et j’ai toujours trouvé qu’on voit la vie d’un point de vue beaucoup plus positif en tant qu’entrepreneur. Tout peut être résolu, même les choses les plus complexes. L’entrepreneur doit pouvoir répondre à toutes les problématiques de la société d’aujourd’hui : de la crise environnementale, aux grands défis de notre monde, les sujets d’impact, ou parfois monter un petit business qui marche et qui fait vivre une petite famille. Tout a une solution : il faut juste l’écrire, la construire, la décomposer en petits problèmes. Le chemin est mille fois plus intéressant que la destination. L’expérience pour y arriver va être aussi incroyable que difficile. Mais quoi qu’il arrive, au moins tu y auras été et tu l’auras vécu ».  

À travers INSKIP, son fondateur souhaite aujourd’hui accompagner des projets d’impact sur les préoccupations environnementales notamment, pour aider à aller encore plus vite et plus en profondeur en apportant l’ADN des DOERS, ces gens qui « font ». 

« C’est l’ADN des DOers de mettre les mains dans le cambouis. Les entrepreneurs ont 3 phases : le faire, puis le faire faire et ensuite transmettre ce savoir par le faire savoir. Tant que tu es dans une dynamique entre le faire et le faire faire, il faut le mettre à profit. C’est maintenant qu’on a l’énergie de faire bouger les choses. La transmission je le ferais quand je serai vieux !».

Maxime GUILLAUD a une idée bien précise de sa vision de la réussite, de la réussite entrepreneuriale et financière : 

« La réussite, c’est un combat de tous les jours. Ça n’est pas une finalité entrepreneuriale. Il te faut des petites réussites chaque jour et il faut absolument les célébrer. Paradoxalement, je me mets énormément de pression pour faire en sorte que toutes mes journées soient réussies. C’est parfois difficile car comme tout entrepreneur, j’ai envie d’être ultra productif, de faire des journées de 1 000 heures, 1 000 rendez-vous et faire le plus de choses possibles.

Quant à la réussite entrepreneuriale, pour moi, tu as réussi quand un business ou un projet réussit à tenir et vivre sans toi. C’est mon côté ingénieur qui construit des choses qui tiennent bien et qui résistent à la tempête et dont tu peux être fier. Et tu recommences ! Je ne conçois pas de dédier ma vie à une seule boîte pendant 40 ans mais plutôt dans une succession de défis à relever, comme des Lego qu’on imbrique. Et aujourd’hui chez INSKIP, on a la chance aussi d’aider les autres à faire naître et diffuser des réussites.

Quant à la réussite financière, j’y ai beaucoup réfléchi et je pense que ça ne me rendra franchement pas plus heureux. Il faut un peu d’argent pour monter des boîtes, ou pour faire des choses à côté, c’est sûr. Mais l’argent comme moteur de réussite ne me parle pas. Tu pourras en empiler, toujours plus. C’est la fuite en avant. Je préfère trouver des moteurs plus simples, plus terre à terre, plus connectés à la nature. ». 

Portrait réalisé par Julien LATOUCHE