"Toujours aller 10 fois plus vite ! " François Chopard

Portrait d'UN  LEADER des startups de l'aéronautique pour Dare Society

“Pour entreprendre, il faut être un peu fou ! Entreprendre, c’est comme sauter dans le vide… ”

Retour sur une carrière qui a débuté à l’US Air Force, jusqu'au lancement en 2012, de Starburst, le premier incubateur mondial d'entreprises entièrement dédié aux startups du secteur aéronautique, spatial et défense.

Dans une interview accordée à Julien LATOUCHE, CEO et Fondateur de DARE SOCIETY, François CHOPARD est revenu sur des étapes marquantes de son parcours. Il estime aujourd'hui accomplir son rêve d'enfant dans un secteur qui le passionne. 

Pour lui, le succès rime avec liberté et épanouissement. Nous lui posons des questions sur son quotidien, ses débuts, ses échecs, ainsi que les valeurs qui le définisse. 

Enfant, il n'avait pour ami "que les maths et la physique". François CHOPARD, pionnier dans son domaine, veut contribuer à la réussite d'entrepreneurs brillants et ambitieux.

Dans sa "fastlife" entre deux avions, le CEO de Starburst est un homme pressé qui accorde une place primordiale à l’activité physique et au sport avec l’idée selon laquelle un esprit sain se trouve forcément dans un corps sain… 

 « […] Le moment que je préfère, c’est celui où je vais faire du sport… Faire attention à sa condition physique est particulièrement important, j’ai arrêté de boire de l’alcool, je ne bois pas de café, et j’essaye d’arrêter le sucre… Je pars du principe selon lequel un esprit sain se trouve dans un corps sain, et plus encore dans le monde dans lequel nous sommes. C'est ce qui nous permet d'atteindre nos ambitions… Tout cela m’a permis de faire plusieurs fois le tour du monde, d’ouvrir un bureau à Singapour, en Corée, en Inde et puis aux États-Unis. L'ensemble de mes concurrents, qui se sont lancés dans cette voie, sont confrontés à des moments de fatigue. Ma santé physique reste très importante, c'est une de mes forces […] »

À l'image de tout entrepreneur, François n'a pas connu que des succès. Fort de ses échecs, il sait que tout entrepreneur se doit de « […] se bouger, avoir le sens de l’écoute, prendre les bons conseils, bien s’entourer et toujours se remettre en question […]  »

Sa première aventure entrepreneuriale a commencé en 1999, 5 ans après la fin de ses études, le temps pour lui de se chercher, et de bien se former avant de lancer sa propre structure. 

« C'est en faisant de la recherche et je me suis rendu compte que je ne voulais pas du tout être ingénieur. C’était bien, mais j'étais plus attiré par le monde du business. J'ai donc essayé de comprendre comment fonctionnait une entreprise, et suis parti dans un cabinet de conseil en organisation. Je voulais apprendre les processus des achats, des ventes etc. Les écoles de commerce sont très formatrices sur ces sujets, mais je n'avais pas les moyens pour faire un MBA. Ces trois années en cabinet de conseil m'ont appris pleins de métiers". 

Pendant ces trois années, François CHOPARD a pu se connaître davantage, découvrir ses limites et progresser sur les grands sujets qui l'aideraient à devenir la personne qu'il est devenu aujourd'hui. 

« À la base, je n’allais pas naturellement vers les gens que je ne connais pas, ça ne m’intéressait pas. Donc ce n’était pas simple pour moi de prendre mon téléphone, d’appeler les gens que je ne connaissais pas et de créer un lien. C'est à ce moment là de mon parcours que j'ai rejoins l'entreprise ALTRAN...très certainement la pire chose que je n'ai jamais faîte ! Cependant, cela m'a appris à vendre, comprendre les techniques, et de tester le fameux exercice formateur du crayon ! Puis, comme ce qui m'intéressait, c'était l'innovation, j'ai fini par me lancer ! Je suis convaincu que c'est justement la capacité des entreprises à innover qui fait la différence dans notre économie".

François CHOPARD s’entoure des bonnes personnes, des personnes en qui il a confiance. Le CEO de Starburst accorde une grande importance à l’humain, la clé de réussite de tout projet, pour lui :« Ce que j’ai appris pendant ces années, c’est que l’humain et la confiance supplantent tout le reste, surtout dans une activité naissante où tu ne peux pas tout contrôler, tout vérifier. Dans ce cas, nous avons besoin d’avoir confiance à 3 000 % dans les individus qui nous entourent. Dès que la confiance se romp, ou qu'un doute commence à s'installer, cela m'empêche de dormir ! J'ai déjà eu quelques mauvaises expériences, j'ai beaucoup appris. D'ailleurs, sur ces 10 dernières années, j'ai forcément du faire du tri pour ne garder à mes côtés que des personnes de confiance. Il m'a fallu du temps».

Par ailleurs, il veut toujours appuyer des projets portés par des gens en qui il croit et avec lesquels il peut avoir de bonnes relations et une connexion tant humaine que professionnelle.

Les acteurs de l'accompagnement des startups se multiplient. Pour François CHOPARD, travailler sa singularité c'est aller au delà de la contribution financière et mettre l'accent sur sa connaissances fine de l'écosystème :

« Aux États-Unis, il y a beaucoup de brillants entrepreneurs et c’est plus dur, car il y a aussi beaucoup trop d’investisseurs. Il ne suffit pas de sortir le carnet de chèques, il faut se faire un nom, être malin et apporter plus de valeurs que ce soit dans la connaissance de l’écosystème, des grands groupes, dans l’accompagnement ou dans tout ce qui peut apporter un plus aux entrepreneurs…»

Lorsque l'on aborde ensemble cette nouvelle génération de doers qu'il fréquente chaque jour, il se dit bluffé par leur créativité et leur capacité folle à créer et à faire : « J’aurais aimé que l'on m’aide à l’époque. J’aurais aimé que quelqu’un me prenne sous son aile et qu’il me dise : tiens, je vais t’accompagner et t’aider. Mais je n’ai pas eu cette chance.»

Interview réalisée par Julien LATOUCHE.