Richard MAZIGH (AIRTON) : son ambition, révolutionner le monde des climatiseurs pour rendre le monde plus propre.

Richard MAZIGH (AIRTON) : son ambition, révolutionner le monde des climatiseurs pour rendre le monde plus propre. 

« Le plus important dans l’entrepreneuriat, c’est de bien s’entourer. Ensuite, c’est de jeter son ego mal placé à la poubelle ; par exemple dans ma boîte des gens sont mieux payés que moi et j’en suis ravi ». 

Né d’une mère qui voulait le voir faire des études et d’un père qui l’éleva à la dure, Richard MAZIGH, a compris très jeune que les études n’étaient pas faites pour lui. 

« Lorsque j’ai arrêté l’école, mon père qui était à la tête de l’entreprise familiale m’a fait très rapidement partir en Chine pour me faire bosser sur une ligne d’assemblage. Je bossais avec les ouvriers Chinois, je vissais les projecteurs LED. Ça a été formateur puis j’ai appris le métier d’achat-revente. J’ai vite compris qu’acheter c’était très facile car c’était des mathématiques simples, je savais calculer le prix d’achat du fournisseur et donc le prix auquel je pouvais acheter sans me faire arnaquer par sa marge ».

Suite à cette première expérience, Richard MAZIGH, a décidé de partir vivre dans un kibboutz en Israël pour prendre du recul. 

« Je travaillais dans une poissonnerie, avec une odeur dérangeante de sang plus que de poissons. Puis, je tente de monter une application de rencontre pour savoir où sortir selon un ciblage très précis. Au final, par manque de volonté, je ne suis pas allé jusqu’au bout ».

En 2017, Richard est de retour en France. Après lui avoir demandé de l’aide pour gérer l’entreprise familiale qui était dans une situation critique, son père lui en confie les rênes.

« À cette époque, la société perdait beaucoup d’argent, j’ai donc décidé de prendre un virage radical. J’ai dépensé 10 000 euros pour refaire tout le showroom alors qu’on était dans une zone industrielle et que les clients ne venaient pas, sauf ceux qu’on invitait et les banquiers. Pourtant, c’était très important pour moi de marquer le changement et ça commençait par le showroom. C’était une bonne décision, lorsque mon banquier est venu, il a décidé de nous accompagner davantage en le découvrant. Il a compris que nous étions dans une démarche d’innovation.

Le second virage, a été de décider de vendre des climatiseurs à 800 euros sur Internet. Les gens m’ont pris pour un fou, mais j’étais sûr que ça allait fonctionner. De toute façon, je n’avais pas le choix.

Au même moment, Richard MAZIGH propose à la vente un climatiseur révolutionnaire, pouvant être installé de manière autonome en 20 minutes alors que le marché ne prévoyait que des climatiseurs devant être installés par des frigoristes agréés. 

« Notre système est révolutionnaire et a contrarié le lobby des frigoristes, qui a décidé d’entamer une procédure. La justice nous a donné raison. Aujourd’hui, on estime que notre système est plus écologique et plus propre.

Ce qui m’énerve, c’est qu’aucun grand concurrent ne s’était penché sur les solutions qui pouvaient rendre une clim’ plus propre alors que ça m’a seulement pris 2 ans. Aujourd’hui, ça m’excite d’être le premier à l’avoir créé ».

À travers AIRTON, l’entrepreneur a pris une belle revanche sur la vie. L’entreprise réalise un chiffre d'affaires annuel de 42 millions d’euros avec une marge nette de 5,9 millions. Richard MAZIGH a une idée bien précise sur l’état d’esprit que doit avoir un entrepreneur selon lui. 

« La vie, elle va t’envoyer très fort contre un mur et c’est à toi de décider : soit tu t’écrases comme un œuf, soit tu rebondis dans toute la pièce. Il faut agir comme une balle rebondissante et quand tu es dans cet état d’esprit, tu ne t’arrêtes plus.

Avoir la fibre entrepreneuriale, c’est une forme de folie. Être entrepreneur, c’est ne pas avoir peur, être un peu bête et intelligent à la fois, surtout émotionnellement.

Un point très important, c’est de se connaître soi-même. Mais attention, c’est très dur. Il faut avoir les épaules et l’intelligence pour se poser la question « qui suis-je ?». La réponse peut être dure et il faut pouvoir admettre qu’on a une fêlure qui peut parfois venir de soi. Il faut en parler, pour la soigner ». 

Moi, dans les moments où cela va mal, j’aime qu’on me dise que c’est de ma faute. Je passe une nuit à réfléchir ».

Pour conclure notre échange, Richard MAZIGH nous donne sa vision de l’échec et de la réussite. 

« Le pire échec, c’est quand tu fais deux fois la même erreur car tu n’as pas appris de ton erreur. Après, tu as les échecs qui vont changer ta vie mais aussi ton business parce que si tu es intelligent, si tu fais la balle rebondissante, tu fais la chose en mieux.

La réussite, c’est être bien avec soi-même, être en phase avec ses droits et ses devoirs, tout en étant soi-même. Aujourd’hui, je suis bien en phase avec moi-même et, parce que je le suis, j’ai des amis qui m’aiment pour ce que je suis réellement ».

Portrait réalisé par Dare Society