Sarah Jallot (Teampact) : Financer des entreprises qui remettent l'humain au coeur

Sarah Jallot, son ambition : Financer des entreprises qui placent le sens et l’humain au coeur de leur projet

Ancienne athlète de haut niveau, Sarah a trouvé sa voie en tant que Partner & Investor chez Teampact. Depuis plus d'un an, elle participe à la création de cette entreprise de capital-risque qui crée des liens entre des sportifs de haut niveau et des start-ups à mission.

“J'ai fait quinze ans d'escrime de façon assez intensive. J'étais en équipe de France chez les Cadets Junior. J'ai commencé l'escrime vers sept ans et ça a déterminé les choix que j'ai pu faire par la suite.” 

Sarah a passé son enfance à jongler entre les horaires aménagés et les compétitions. Ce mode de vie a contribué à forger en elle un mental d'acier, où la rigueur, la persévérance et la recherche de l'excellence étaient des valeurs centrales : “Quand tu fais du sport à assez haut niveau, tu es obligée d’être efficace à l’école. On sait qu'on n'a pas beaucoup de temps pour travailler, alors on se concentre sur les tâches importantes et on trouve le temps de les accomplir entre deux entraînements. On réalise alors que ce n'est pas tant une question de nombre d'heures passées à travailler, mais plutôt de savoir travailler intelligemment.”

Au cours de son parcours, Sarah se voit offrir une magnifique opportunité : celle d'intégrer le prestigieux Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance en tant qu'athlète de haut niveau. Malheureusement, elle se blesse sérieusement au même moment, ce qui l'amène à reconsidérer ses objectifs. Elle décide finalement de s'orienter vers une classe préparatoire.

Je pense que pour être sportif de haut niveau, il faut être bien accompagné dans ton environnement. Si tu n’as pas de membre de ta famille qui sont très impliqués à tes côtés dans ton sport par exemple, c’est plus compliqué de se lancer.”

Après avoir suivi sa classe préparatoire, Sarah Jallot poursuit ses études à HEC Paris tout en reprenant l'escrime. Elle connaît un succès rapide en atteignant le top 10 mondial. Cependant, cette période est un véritable tournant pour elle : jongler entre le sport de haut niveau et les études devient de plus en plus difficile :  “En fait, j'ai appris quand j'étais à HEC qu'il y a quand même un moment où si tu veux réussir quelque chose à fond, ça ne marche qu’un temps de surfer sur tes capacités. À ce moment-là, mon investissement n’était plus le même et le niveau ne cessait d’augmenter. Il a fallu choisir.” 

Durant son parcours à HEC, Sarah a pris part à la vie associative et s'est engagée auprès de l’association HPR (HEC Positive Restructuring), spécialisée dans le conseil en stratégie pour les PME en difficulté à titre bénévole. 

“L'association a été lancée un an avant que j’intègre l’école. Quand je suis arrivée, tout le monde était un peu démotivé. Je suis super fière qu'avec le bureau de l’époque, nous ayons réussi à remotiver les gens qui étaient encore là. Ensuite, tout le monde a participé au recrutement et on a eu plus de 300 candidatures. Il y avait un côté hyper dynamique : relancer un projet, donner envie aux gens de te suivre, créer un sens du collectif !”

Après une année de césure à Bangkok où elle effectue un stage chez Michelin, elle revient en France pour entamer un master à Polytechnique. 

À la fin de son parcours académique, Sarah recroise la route de Basile Agay, qu’elle avait rencontré à HEC. Lui aussi était sportif de haut niveau avant de rejoindre cette école de commerce. C’est Basile qui lui ouvre la porte de l’aventure Teampact Ventures au moment de la création du projet. 

“Teampact Ventures, c'est vraiment né d'une rencontre entre Benjamin Kayser, ancien talonneur de l'équipe de France de rugby, et Romain Vidal, qui est l'un des cofondateurs de Cap Horn, un fonds d'investissement. Cette rencontre, il faut la voir un peu comme une étincelle, où les deux se sont dit « Mais en fait, il y a quelque chose à jouer pour créer un pont entre le monde du sport de haut niveau et le monde des start-up. »"

Selon elle, il existe beaucoup de parallèles entre le sport de haut niveau et l’entrepreneuriat : 

Lancer sa boîte, c’est connaître des tribulations, des très hauts et des très bas proches de ceux de l’athlète de haut niveau. Mais au-delà de cela, , bien souvent on oublie qu’il n'y a pas que l'entrepreneur qui est acteur. Tu as une équipe qui est derrière, qui travaille dur, est motivée, engagée, créative, etc. Le mythe de l'entrepreneur “héros”est à nuancer. C'est dans cet état d'esprit que l'idée de Teampact a été conçue, en s'inspirant du mental de l’athlète net de la dynamique d'une équipe sportive pour mettre l'accent la création d’équipes qui gagnent au service de causes fortes.."

Aujourd’hui, via l’accomplissement de ses missions au sein de Teampact elle observe diverses évolutions sur le futur du monde du travail : "Je suis profondément convaincue que l'évolution du travail doit être synonyme de sens pour une grande majorité de la population, et pas seulement chez les jeunes. De plus en plus, je crois que les choix professionnels se dirigeront vers des projets qui ont un véritable impact. Chez les personnes pour qui ce ne sera pas le cas, on observera une désaffection totale pour le travail, qu’ils considéreront comme un simple moyen de subsistance, ce qui est tout à fait respectable d’ailleurs. Ne perdons pas à l’esprit que trouver du sens dans son travail demeure un privilège.” 

C’est cette vision qu’elle essaye de porter à travers son poste chez Teampact : “Pour attirer et retenir les meilleurs talents, il sera primordial d'offrir un travail qui ait du sens et qui soit porteur d'une vision positive à long terme. Les entreprises qui connaîtront un succès fulgurant à l'avenir seront celles qui seront dirigées par des leaders positifs, mais qui auront également su maîtriser les leviers d'attractivité et d'engagement des talents."

Le podcast People First , lancé par Sarah l’an dernier, a pour vocation de diffuser ces bonnes idées et pratiques de la culture d’entreprise. Il reprendra en mai 2023 avec entre autres les témoignages des Chief People Officers de Back Market, Alan, 360 Learning et Shine. Affaire à suivre!

Echange réalisé par Dare Society